L’exposition conjointe du MoMA et de la fondation Vuitton à Paris est passionnante. Et elle montre combien le Museum of Modern Art a tout initié et tout compris avant tout le monde. (Jusqu’au 5 Mars).
Au total 200 oeuvres, des peintures, sculptures, dessins, estampes, photos, films, oeuvres numériques, performances et objets d’architecture et de design qui retracent l’art moderne de façon chronologique.
Peu d’oeuvres toutefois liées à la guerre du Vietnam comparées à celles induites par la maladie du Sida comme celle-ci de 1990 que l’on doit à Felix Gonzalez-Torres. Un grand tas de bonbons dans le coin d’un mur. Des bonbons emballés individuellement dans du papier cellophane rouge, bleu ou argent, les couleurs du drapeau américain.Ils sont fournis en quantité illimitée. Et chaque visiteur est appelé à se servir.
Le titre de cette oeuvre : « Sans Titre »(Usa Today). Il fait référence à USA Today, un quotidien américain à grand tirage connu pour synthétiser les événements de la vie contemporaine, fondamentalement complexes et souvent tragiques, en de courtes histoires faciles à digérer.
Le visiteur est donc invité à prendre un bonbon. Une idée ici fondamentale puisqu’elle implique la disparition progressive de l’oeuvre. Felix Gonzalez-Torres a expliqué que permettre aux spectateurs de retirer des parties de son oeuvre lui a été inspiré par son expérience intime du deuil liée à l’épidémie du Sida et par le cheminement qu’il a dû suivre pour apprendre à lâcher prise
Lui-même est mort d’une maladie liée au virus du VIH en 1996.
Vous ne le direz pas. J’ai pris 3 bonbons et je les ai installés dans un coin de mur de la maison, il y a de cela une semaine. Et personne ne les a pris pour les manger. Bien sûr, cela n’a aucune allure, je vous l’accorde !