Il crachine, il y a du monde dans le bus, et du monde, beaucoup de monde, à l’arrêt, car il est bientôt 18 heures.
Une poussette et sa conductrice se fraient un passage vers l’emplacement qui leur est en général réservé. Une seconde poussette et une seconde conductrice la suivent difficilement. A la troisième, il y a de la grogne chez les autres passagers.
Une grogne qui s’exprime de plus en plus bruyamment et le conducteur du bus s’y met. Son verdict tombe du micro : « la règle, c’est deux poussettes seulement en même temps, il faut qu’une des trois redescende ». Oui, mais laquelle ?
Et les conductrices de poussettes entrent en conflit. C’est à celle qui est montée la dernière de descendre, qui refuse naturellement … Et le conducteur de reprendre son micro : « je ne partirai qu’avec deux poussettes ». Et c’est à ce moment-là que les passagers, très irrités du retard, décident de mettre la pression à leur tour et menacent de descendre sur le trottoir les poussettes et les mamans !
Je suis trop loin pour voir la scène, mais jusqu’au terminus on se montre du doigt les hommes (bien sûr) déterminés et efficaces qui ont pris les choses en main et les poussettes (pas les mamans) dans leurs bras pour les descendre.
Une consolation : les bébés dormaient paisiblement.
Pour la Femme Qui Marche, Hélène Decaux.