Des pas de danse fluides sur une planche, puis une acrobatie élégante et une figure avec la Tour Eiffel en arrière-plan : Paris est une place forte du longboard dancing, dont les adeptes ont décidé que la pandémie de Covid n’enrayerait pas l’essor.
Organisés depuis 2013 aux Pays-Bas, l’événement « So You Can Longboard Dance? », sorte de championnats du monde de cette discipline qui reste dans l’ombre du skate, n’ont pas pu avoir lieu cette année, par la faute du nouveau coronavirus. Qu’à cela ne tienne, il fut délocalisé… sur Instagram.
Le vainqueur doit être désigné via sa performance en vidéo.
Du skate, un peu de danse, l’esprit du surf, le tout présenté dans le décor que l’on choisit, mais souvent sur le bitume des villes, et au rythme de la musique. Apparue au début des années 2000 aux Etats-Unis, la discipline colle parfaitement à l’esprit des réseaux sociaux.
Lotfi Lamaali, alias lotfiwoodwalker, affiche 130.000 abonnés sur Instagram, plus de 380.000 sur Tik Tok grâce à ses vidéos élégantes. Sur sa planche, devant le Trocadéro, ses petits pas et ses figures aériennes lui attirent rapidement l’intérêt des badauds.
« S’il n’y avait pas les réseaux sociaux, on n’en serait pas là », dit le champion qui n’est pas le seul à inonder la toile de ses performances à la fois sportives et artistiques.
Champion du monde en 2018 et vice champion du monde 2019, Aboubakry Seck, 33.000 abonnés sur Instagram ou Axel Massin, alias Achel Machin (62.000 abonnés) sont d’autres représentants de la scène française, tous s’appuyant sur des vidéos très soignées.
– ‘Vraiment un sport’ –
Cassandre Lemoine, 23 ans, vice-championne de France 2019.
« Le Dancing a cette chose très aérienne, très esthétique. Et ça se voit dans les contenus. C’est très simple de faire quelque chose de beau, de jouer avec le décor etc. Les gens aiment regarder ce genre de sports ».
Cette passionnée de surf s’est mis au Longboard en 2015, car elle vit à Paris, loin de la mer. Vendeuse dans un magasin de sport, elle donne des cours de longboard mais ne vit pas encore de sa passion. Mais les marques commencent à s’intéresser à cette discipline. Elle-même a un contrat avec une agence.
Lotfi Lamaali a lui aussi été approché par les publicitaires: » petit à petit, je me dis que cette discipline n’est pas qu’une tendance. Ce que je croyais à un moment. C’est vraiment un sport, si on travaille, qui peut s’ancrer dans la culture sportive mondiale. »
La discipline dépend de la fédération roller-skate, mais cette dernière n’intervient pas dans l’organisation de compétitions. « Cela se fait de façon artisanale, par nos propres moyens », dit Lotfi Lamaali qui, dès 2014, a lancé sur Facebook le mouvement Docksession, qui réunit les amateurs sur les quais de Seine et renseigne les novices.
La Femme Qui Marche avec / Facebook