Gel, grêle ou sécheresse….Pour les viticulteurs français, la récolte 2021, qui commence s’annonce déjà être « la plus faible du siècle dernier et du siècle actuel »….Ça ne pouvait pas être pire, en tous cas on n’avait pas vu pire jusqu’à maintenant ».
Jean-Marie Fabre, président national des Vignerons Indépendants de France et vigneron à Fitou, au sud du massif des Corbières, dans l’Aude, a ainsi témoigné, vendredi dernier, sur Franceinfo.
« Il est encore difficile d’avoir une estimation plus fine car seuls les vignobles méridionaux ont commencé leurs premières récoltes. Mais on considère que la perte tournera autour de 30 à 35%.
S’ajoute au gel très sévère du printemps des problématiques de pluviométrie très forte pour les vignobles septentrionaux et de sécheresse très marquée pour les vignobles méridionaux.
Le changement climatique est là et il faut qu’on s’adapte.
Comment doit-on s’adapter dans les vignobles ?
Il y a plusieurs méthodes. Elles sont différentes, que l’on soit en zone méditerranéenne ou dans le nord de la France. Il faut prendre en compte l’innovation, la technologie, la capacité des cépages à s’adapter à des conditions extrêmes. Il y a aussi une part de résilience qu’il faut que l’on assume à la fois par du matériel de protection, à la fois par la capacité à s’assurer mais aussi parce que aujourd’hui le point clé dans beaucoup de vignobles français, et ça va le devenir de plus en plus, c’est la maîtrise de l’eau.
On voit bien que parfois l’eau fait des dégâts terribles.
Il peut tomber des millions de mètres cubes d’eau dans certains secteurs à certaines périodes de l’année, qui vont forcément alimenter les océans et les mers et que l’on n’est pas capable de fixer pour rendre plus pérennes l’ensemble des agricultures et la viticulture en particulier. Il faut que nous, en tant qu’exploitants, nous nous adaptions. Mais il faut aussi qu’on nous donne les moyens de pouvoir lutter contre ce changement climatique qui prend plusieurs formes et touche tous les vignobles français.