smac ifremer. 5 000 soles, solea solea, marquées en jaune dans la manche-est.

Voilà à quoi vont ressembler 5 000 soles de la Manche-Est d’ici 2019.

Le programme SMAC (Amélioration des Connaissances pour une meilleure gestion des stocks) veut en effet faire l’état des lieux de la sole commune, la Solea solea. Il intervient dans un contexte sensible où son quota de pêche a été fortement revu à la baisse. Elle représente 32% du chiffre d’affaire de la flottille entre Boulogne-sur-Mer et Cherbourg.

SMAC a notamment pour objectif de mieux comprendre ses déplacements à l’intérieur de la Manche Est, et d’estimer les échanges entre les stocks de la Manche Est, de la Manche Ouest et du sud de la mer du Nord. Son succès dépend naturellement du nombre de soles marquées retournées par les pêcheurs.

Marie Savina-Rolland, coordinatrice du projet SMAC et chercheuse au Laboratoire Ressources Halieutiques du Centre Ifremer Manche Mer du Nord à Boulogne-sur-Mer.

«Les marquages ont lieu à l’occasion de campagnes scientifiques ou à bord de bateaux de pêche professionnelle avec le soutien des équipages. Les données récupérées grâce aux captures par les pêcheurs de soles marquées nous permettront de mieux connaître l’identité des stocks et de déterminer si chaque stock est isolé. Idéalement, nous souhaitons pouvoir récupérer des soles dans une zone la plus large possible afin de connaître au mieux l’étendue des déplacements de cette espèce».

Sole commune (Solea solea) dans la rade de Brest @Ifremer / Olivier Dugornay

Sole commune (Solea solea) dans la rade de Brest
@Ifremer / Olivier Dugornay

Crédit photo à la une : Sole marquée dans le cadre du programme SMAC. @Ifremer / Coline Lazard

Pour l’instant, 743 soles ont été marquées, et relâchées au plus près de leur point de capture. Des premières soles marquées ont déjà été repêchées par des navires français et anglais.

 Faire parler les otolithes.

Les scientifiques concernés vont également étudier les otolithes de spécimens pêchés en Manche Est. « L’otolithe est une petite pièce calcifiée située dans l’oreille interne du poisson. Elle permet notamment de connaître son âge. Sa forme étant déterminée à la fois par des facteurs génétiques et par l’influence de l’environnement, il est possible de distinguer les stocks, d’identifier d’éventuelles souspopulations au sein d’un stock et même de déterminer leurs nourriceries d’origine ».

Autre objectif du programme : évaluer l’efficacité des pratiques de pêche et améliorer leur capacité à ne capturer que les espèces ciblées et de taille souhaitée. « En Manche Est, la taille commerciale légale de la sole est de 25cm. Pour épargner les plus petites soles et ainsi trier sur le fond plutôt que sur le pont, des filets de pêche permettant une ouverture des mailles plus allongée, laissant donc s’échapper les petits poissons plats, seront testés ».

Les pêcheurs qui capturent une sole marquée sont invités à communiquer le numéro de la marque, le lieu et la date de capture ainsi que la taille du poisson à l’Ifremer. l’Ifremer au 06 43 04 05 11 ou d’envoyer un e-mail à smac@ifremer.fr

 

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