Conséquence du confinement pour lutter contre la Covid-19 : les Philippins découvrent les joies du jardinage avec des conséquences inquiétantes.
Un paysagiste explique avoir vu des variétés de monsteras se vendre 960 euros, largement 10 fois plus cher qu’avant la pandémie. Les prix des variétés les plus recherchées, comme l’alocasia, la plante-araignée ou la fleur de lune, ont doublé voire quadruplé. Les jardineries à Manille ont vu leur chiffre d’affaires tripler depuis leur réouverture, après le confinement.
Il faut dire que les réseaux sociaux débordent de photos de fleurs et de végétaux sur les balcons. Mais cette « plante-démie » pose la question de l’origine souvent douteuse de ces plantes dont les prix explosent et les autorités s’en inquiètent. Certaines des espèces vues sur les réseaux sociaux en effet ne poussent que dans des espaces protégés.
Des vols dans les parcs nationaux et les jardins publics ?
Dans la péninsule de Zamboang par exemple, les gardes ont reçu l’ordre de traquer l’exploitation forestière illégale et les voleurs de plantes. Même si cela s’avère très compliqué : une fois qu’une plante a été déterrée et vendue, il est impossible « de prouver qu’elle vient de forêts ou de zones protégées ».
Ce grand nombre de vols d‘espèces végétales est une première. Ils visent les espèces les plus populaires comme les fougères épiphytes ou les plantes carnivores. Mais ce n’est pas tout. Les vols ont lieu également plus simplement dans les jardins publics des grandes villes.
Jardiner pour grand nombre de Philippins est devenu en temps de Covid-19 le moyen de soulager leur stress lié à la pandémie mais aussi le moyen de gagner de l’argent en revendant des boutures.
La presse s’en mêle. Dans un éditorial intitulé « Plante-démie », le quotidien philippin Daily Inquirer s’est insurgé contre l’inflation des prix, exhortant les passionnés de jardinage à trouver des « sources légitimes » d’approvisionnement pour ne pas favoriser le déséquilibre des écosystèmes.
La Femme Qui Marche avec /AFP