Source Sciences et Avenir et « The Lancet »
A 44 ans, un Français découvre que 90 % de son cerveau est rempli de liquide céphalo-rachidien. Un cas clinique de neurologie exceptionnel. Un mystère.
En 2014, le cas d’une Chinoise de 24 ans ne possédant pas de cervelet avait étonné la communauté scientifique, le nombre de personnes vivant aussi longtemps sans cette partie majeure du cerveau – assurant notamment la marche ou l’articulation d’une parole – se comptant sur les doigts des mains.
10 % de cerveau en moins et pas de déficience intellectuelle
Abordé en juin 2016 par le psychologue Axel Cleeremans de l’université de Bruxelles à Buenos Aires, en Argentine, ce cas clinique a fait l’objet d’une publication dans The Lancet en 2007. Les auteurs de l’étude racontent que le patient s’est rendu à l’hôpital pour une douleur à la jambe gauche. C’est grâce à un simple IRM que les médecins ont fait cette découverte.(voir IRM ci-dessous). Contrairement à la Chinoise qui a toujours eu des difficultés à parler et marcher correctement, l’homme vit de façon normale. Marié, deux enfants, fonctionnaire. Aucun antécédent de trouble neurologique. Un quotient intellectuel de 75, inférieur à la moyenne mais pas révélateur d’une déficience mentale.
© Lionel Feuillet / The Lancet
Le cerveau s’est-il adapté à la place disponible ?
Comment expliquer cette présence ? Probablement par une hydrocéphalie – une accumulation excessive de liquide à l’intérieur des cavités du cerveau .. Cette maladie rare lui a été diagnostiquée bébé. À l’époque, des médecins lui avaient implanté un petit tube pour évacuer le liquide vers d’autres parties du corps. À 14 ans, comme il se plaignait de problèmes de coordination (ataxie) et d’une diminution de la force musculaire (parésie) de sa jambe gauche, le tube a été retiré. Le liquide se serait donc de nouveau accumulé les années suivant l’opération.
Pour le psychologue Axel Cleeremans, ce cas clinique exceptionnel remet en question les théories fondamentales basées sur la pleine conscience.« Une théorie devrait pouvoir expliquer comment une personne, dont 90% des neurones sont absents, peut avoir un comportement tout à fait normal » ? Chez cet homme, les aires frontales, pariétales, temporales et occipitales ont toutes été réduites. Des fonctions comme la sensibilité, le langage, la vision, l’audition, devraient donc être sévèrement impactées.
Pour le psychologue, ce cas clinique constitue la preuve suivante : si le cerveau n’est pas endommagé brutalement, mais petit à petit, l’organe reste capable de s’adapter. Une explication « logique », qu’il reste à prouver.
Dr BACARISSE
Pendant mes études médicales, j’ai appris (à l’occasion des cours d’anatomie de l’encéphale),que lors de l’autopsie du corps de Pasteur, il avait été découvert que le grand savant ne possédait qu’un demi-cerveau. Je n’ai jamais eu confirmation de cela par la suite: quelqu’un pourrait-il me confirmer cette information que j’ai reçue dans les années 1966-67? Merci