« La première personne qui a porté les boutons de seins pointus, ce n’est pas Madonna, c’est mon ours Nana! » Photo Nana 2013; Emil Larsson.
C’est Jean Paul Gaultier qui parle.
Il était donc normal que la peluche un peu beaucoup usagée trouve sa place sous une vitrine au tout début de l’exposition que le Grand Palais consacre au couturier. Une façon de dire aussi que tout s’est joué pour lui dès sa plus tendre enfance avec des parents très tolérants qui l’ont toujours laissé dessiner et une grand mère pas banale, Marie, qui incitait les clientes de son salon d’esthétique à soigner leur personnalité.
Le Grand Palais : un peu un retour aux sources puisque son premier défilé, il l’a présenté le 20 0ctobre 76 au Palais de la Découverte tout près,avec, à l’époque, son compagnon mort du sida en 1990, Francis Menuge. Les défilés, c’est pour eux qu’il est devenu couturier plus sans doute que pour les modèles en eux mêmes car « ils restituent une atmosphère ».
Le corset (il le décline à l’infini pour exprimer non plus la soumission mais une sexualité revendiquée), les jupes pour homme, ce qu’il appelle le « punk Cancan », les costumes de scène et bien sûr la marinière….Autant de vêtements qui signent le talent du couturier et qui sont présentés ici par thème et non par ordre chronologique.
Après avoir voyagé dans le monde entier, l’exposition de Paris accorde une place plus grande à ses muses. Micheline Presle, l’une des premières par exemple, héroïne du film » Falbalas » de Jacques Becker…
Mannequins animés.
L’effet rendu est spectaculaire. Une trentaine de mannequins dont celui de Gaultier lui même parle et ce faisant, leur visage s’anime. 
( UBU-compagnie de création théatrale. Denis Marleau et Stéphanie Jasmin)
Mélanger
Jean Paul Gaultier martelle sa conférence de presse de ces quelques mots : j’étais fils unique. les couturiers ne sont pas des artistes( ils absorbent l’air du temps pour sortir le bon produit, ce sont des voleurs). Les mélanges. J’aime les différences pour les mélanger.(Mélange des genres, styles, milieux sociaux, races)….etc
Il rend hommage aux journalistes.
Une fois n’est pas coutume. Il n’a pas eu à faire de psychanalyse grâce à leurs interviews. Et ce sont eux (elles ?) qui l’ont aidé à se former en donnant des conseils à leurs lectrices pour s’approprier la mode.
Mensonge.
Il avoue avoir beaucoup menti au début de sa vie pour se faire aimer. Mais un jour grâce à ses dessins, il a compris dit -il qu’il » n’avait plus le droit de mourir » ! Quel drôle de lapsus. Il rectifie : « plus le droit de mentir ». Après avoir conçu jusqu’à 18 collections par an, ( c’était trop !), il dit vouloir se réserver aujourd’hui pour la couture et quelques collections capsule.
Photo à la une : Jean Paul Gaultier. 2005 Peter Lindberg
« Jean Paul Gaultier« , du 1er avril au 3 août 2015 au Grand Palais.
A acheter à la librairie de l’expo : un tee shirt . 39 euros. Ou une boite de thé. 15 euros. Pas tellement pour le thé qui se trouve à l’intérieur (Kusmi tea) mais pour la boite.
« Rockeuse de diamant ». Collection Haute Couture. Printemps/été 2014. Robe à dos nu de satin ciel sous un gilet de jean clouté et rebrodé de cristaux. Swarovski. ( photo ci dessus.)
