Yoko Ono n’est pas seulement la femme de l’un des Beatles, John Lennon. On sait qu’elle est une artiste, mais peu de gens connaissent en France l’étendue de son travail, si ce n’est le souvenir que l’on garde de leur performance à tous les deux en 69, Bed-in for Peace. On les voyait dans une suite de l’hôtel Queen Elisabeth à Montréal, dans un amour fusionnel avec comme solgan » la guerre est finie si vous le voulez bien », « Give peace a chance ».
Artiste méconnue en France ?
La rétrospective du MAC, le Musée d’art contemporain de Lyon y remédie.C’est une première. Comme l’explique Thierry Raspail, l’un des commissaires de l’exposition « Lumière de l’aube « : « son travail a été bien reçu à New York et à Tokyo mais longtemps ignoré en France. Elle avait deux handicaps : elle a inventé l’art conceptuel. Elle a rencontré John Lennon et on l’a accusée d’avoir détruit les Beatles.»
Une centaine d’oeuvres, des années 50 à nos jours, écrits, poèmes, peintures, installations, compositions musicales expérimentales et actions donc au service de la paix ou encore cette toile blanche qui a immortalisé sa rencontre avec le Beatles. Elle a aujourd’hui 83 ans.
Petit retour en arrière, en 1966, la veille d’un vernissage. Quelqu’un (Lennon) lui demande s’il peut planter un clou dans son tableau Hammer a nail painting.. « OK pour 5 shillings », dit-elle. « Et pour un clou imaginaire ? » lui répond-t-il.
Cette phrase à elle seule suffit à lui faire penser : « j’ai rencontré quelqu’un qui joue le même jeu que moi ». Au MAC, ce sera la version « salle de conseil d’administration » qui sera reconstituée. Les visiteurs planteront s’ils le souhaitent des clous dans les cloisons. Et ils pourront aussi faire tout un tas d’autres choses comme monter sur une échelle ou jouer aux échecs.
Musée d’art contemporain de Lyon jusqu’au 7 juillet 2016.